lundi 12 décembre 2016

Un an plus tard...

Après mon dernier post, j'ai mis un peu de temps à rebondir et à me remettre à écrire. Je profite de cette journée un peu spéciale pour me mettre devant mon clavier : Il y a un an, "tout commençait"... Il y a un an, jusqu'à ce que je sache à quoi m'attendre exactement début Janvier, tout aura été source de stress, contenance et simplement s'efforcer à faire bonne figure. 
Je profite de cette journée, pour vous faire part des nouveaux éléments importants du mois passé.
J'ai pu faire une virée parisienne début Novembre pour ma première visite de contrôle. Etant encore sous Herceptine, j'y suis allée très confiante... Et pourtant, cette journée aura eu son lot de rebondissements et de larmes (la pleurnicheuse est de retour!) :)
J'ai calé mes rendez-vous afin de pouvoir revenir sur Lyon le soir même, mon programme était calé depuis Août et je le connaissais sur le bout des doigts :
  • 10h40 : Mammographie et échographie
  • 12h : Résultats de l'oncogénétique
  • 13h30 : Rendez vous avec mon oncologue
Entrer dans l'enceinte de l’hôpital donne toujours cette sensation bizarre. J'observe les gens et c'est difficile de me dire que tout est terminé pour moi mais que pour d'autres le combat continue. Je ne m'identifie à aucun patient encore une fois.
J'attends donc pour la mammographie... 10min, 20min, c'est mon tour, chouette!
Je fais les clichés pour mon sein droit et le manipulateur radio me demande de patienter dans la salle d'attente en attendant qu'un médecin puisse interpréter les clichés. Quand je vois le nombre de personnes dans la salle d'attente, je me doute que je ne passerai pas tout de suite. Je vois qu'il est quasiment 12h (heure de mon rendez vous suivant) et je demande si en attendant je peux aller au rendez-vous en question puis revenir pour ne pas perdre de temps. Le manipulateur me dit que ce n'est pas possible car mon tour arrive bientôt. Effectivement, je suis appelée mais non pas par un médecin mais par un nouveau manipulateur radio qui souhaite faire un cliché plus précis à la demande du docteur... 
Tout s'écroule autour de moi et j'ai l'impression de revenir un an auparavant. Je relativise en me disant que le cliché était certainement flou mais lorsque je vois que le manipulateur sort l'objectif avec la loupe (qui permet de focaliser une zone précise du sein), je ne peux pas m'empêcher de pleurer...
Suite à ce cliché, je dois patienter dans une autre salle d'attente et je me rappelle d'un événement qui s'était passé quelques mois auparavant à ce même endroit : je revois les larmes d'une dame qui venait d'apprendre sa récidive et je ne peux pas m'empêcher de m'identifier à elle. Je sens que je suis tremblante, pâlotte et je suis sur le point de m'énerver sur une dame qui questionne les autres patientes sur leur pathologie simplement pour se rassurer car elle doit subir une tumoréctomie dans quelques heures. Je suis complètement à fleur de peau. 
Je croise le regard d'un jeune médecin qui s'arrête, me demande mon nom et me dit : "c'est bientôt votre tour et ne vous en faites pas, il n'y a rien d'inquiétant". Rien qu'avec ces mots je pleure de plus belle mais cette fois de soulagement... C'est fou comme tout peut tenir à un fil, un regard, un mot...
Finalement, je le rencontre, il ne me témoigne aucune empathie, il me dit que tout va bien, nous faisons l'échographie et je sors après 2h30 d'attente... mais malgré tout le cœur léger. 
L'image que j'ai des consultations en mammographie à Huguenin reste celle des patientes qui sont auscultées sans ménagement que ce soit ménagement physique ou verbal ou émotionnel et qui restent des numéros pour les médecins de ce service. C'est le seul service pour lequel je témoigne un peu d'amertume car il représente le premier maillon de la chaîne lors du combat contre la maladie.

Lorsque j'arrive à mon rendez vous avec l'oncogénéticienne, nous discutons calmement de la situation. Bizarrement, je suis plus inquiète des résultats propres aux prédispositions de cancers intestinaux qu'à ceux spécifiques aux seins.
Finalement, je n'ai aucune prédisposition pour ces pathologies, les tests s'arrêtent donc ici : mon entourage n'a pas à faire de contrôle particulier concernant le cancer du sein, ni même les cancers digestifs et seules ma mère et ma sœur sont contraintes de faire des mammo tous les ans. Mon cancer reste classé au grade d'accident et de faute à pas de chance... Bref, une auto-trahison. :)

13h30, je revois mon oncologue et j'en suis très heureuse, je pense que je dois être l'une des rares à lui dire que je suis contente de la voir... L'ambiance et le climat de cet entretien sont différents des précédents. Elle m'annonce ma rémission depuis Juin 2016, date de l'intervention : je suis très heureuse mais en même temps déçue de ne pas avoir fêté cela le moment voulu (même si j'ai eu l'occasion de boire un excellent mojito 2 jours après l'intervention avec mes meilleurs amis).
Nous planifions un rendez-vous pour fin mai et elle voit dans mon regard que la date semble vraiment lointaine pour moi. Nous discutons alors tranquillement de tout ce qui peut arriver aujourd'hui. Je vais donc la rencontrer pour un entretien (pas d'examens particuliers hormis une prise de sang) en Mai et prochaine mammographie et une consultation en Novembre 2017.

Le risque pour elle n'est pas que l'autre sein soit "contaminé" mais que le cancer ait trouvé une brèche pour se faufiler pour y faire ses petits dans d'autres parties de mon corps.
Mais comment savoir si des métastases s'installent? Il faut que je sois attentive à une douleur spécifique, la douleur n'est pas en dent de scie, elle est croissante et la prise de doliprane n'y peut rien et cela de manière continue sur plusieurs semaines.
Pourquoi ne pas faire d'examens plus tôt pour gérer les choses dès les prémices de l'installation du cancer? Peu importe que la récidive soit détectée relativement tôt ou 4 mois plus tard, seul le traitement est capable aujourd'hui de dire si il peut être stoppé ou non la duplication des cellules cancéreuses. Si les cellules cancéreuses décident de n'en faire qu'à leur tête, elles le feront, traitement ou non...
J'ai confiance en mon oncologue, je me dis que si elle avait le moindre doute sur la tournure des événements, elle planifierait un rendez vous plus tôt. Elle a toujours été dans la prévention pour tous les actes que nous avons pu mettre en place depuis un an. Et finalement, vu le stress que j'ai pu avoir lors de ma venue ce jour là, je me dis que ce n'est peut être pas plus mal de mettre les pieds le moins possible à l’hôpital!

Donc aujourd'hui, 12 décembre 2016, je vous le redis Mesdames, l'auto palpation est la meilleure chose que vous puissiez faire et si vous avez le moindre doute, il ne faut pas hésiter à consulter, cela n'arrive définitivement pas qu'aux autres...

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