jeudi 30 mars 2017

C'est la quille... Et je suis guérie...

J'ai traîné les pieds hier après-midi en sortant de l’hôpital après ma toute dernière piqûre, je me suis retournée plusieurs fois. Alors, ça y est? C'est terminé? Tout est à présent derrière moi? Mais maintenant alors? Je fais quoi?...

La réaction d'une personne n'ayant jamais été malade serait de se dire : "Youpi! C'est terminé, tout est derrière toi à présent!" mais, ayant vécu toutes ces étapes du traitement, ce tsunami d'émotions, je n'arrive pas à m'en convaincre.

Je dois certainement être contrainte de vivre avec ce sentiment : celui de l'angoisse. Chaque matin, je ne peux pas m'empêcher de palper mon sein et les vestiges de Bob... Chaque fois, je me demande si je ne suis pas passée à côté d'un nouvel Alien en cours de mutation. J'ai constamment ce doute de me dire que mon corps m'a trahie une fois, alors pourquoi ne serait-il pas encore un peu fourbe pour me jouer un nouveau mauvais tour...

Après la maladie, me voilà totalement tourmentée : J'ai cette envie de continuer à dialoguer et échanger sur les forums avec des femmes vivant la même chose que moi pour leur venir en aide et les rassurer; et en même temps, je ne peux pas m'empêcher de cliquer vers les sections des personnes vivant une récidive. Ne parlons pas de ces pages spéciales aux personnes qui nous ont quitté et ce voyeurisme en consultant leur profil en essayant de voir si il existe une similitude entre leur cancer et le notre.
Comme c'est difficile, "cet après" finalement!

Il semblerait que l'après cancer soit un moment compliqué psychologiquement : Tu m'étonnes, Ayrton! 
Je cherche partout des témoignages de femmes, qui 10 ou 20 ans après, vont bien mais je tombe forcément sur des situations qui vont à l'encontre de ce que je recherche...
La meilleure des choses serait de se détacher de ce sujet mais il est nécessaire d'aider les primi-cancéreuses dans leur quête de réponses. Bref, me voilà tourmentée...

L'après-maladie me rend hypocondriaque aussi... Un simple mal de ventre, une douleur dans le dos et le pire est envisagé. Comme pour un deuil finalement, seul le temps estompe les blessures, je n'oublie pas mais je vais vivre avec. Les rendez vous tous les 6 mois me ramèneront parfois à la réalité.


Néanmoins, je peux le dire à présent, je suis guérie, je commence à avoir une coupe de cheveux qui ressemble à une vraie coupe de cheveux, ou presque, et je suis fière du parcours accompli depuis ces 16 mois, fière d'avoir une famille et des amis comme vous qui ont su me porter et m'accompagner durant toutes les étapes de cette aventure. Une page se tourne pour écrire à présent plusieurs tomes de cette vie "après". J'ai gardé en tête une citation présente dans le cabinet de mon acupuncteur : 

"Ce qui veut nous anéantir est en réalité ce qui nous est le plus favorable. C'est en n'y résistant pas que nous y découvrons la meilleure part de nous-mêmes, celle qui pour nous sauver, doit commencer par nous perdre" Christian BOBIN

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