Depuis quand sont-elles là, je ne saurai le dire...
Je me souviens en revenant de mon cours de gym un soir en septembre ou octobre les avoir senties... J'ai mis cela sur le compte des courbatures liées à ma séance particulièrement physique et j'ai laissé passer.
J'en ai parlé à Mon Amoureux qui les a senties aussi mais le temps est passé et n'ayant mal nul part, sans antécédent, sans fumer, en ayant allaité mon fils pendant 6 mois... A 33 ans, que peut-il m'arriver?
Le 06 décembre, je me décide à en parler à l'un des nombreux médecins de mon entourage. Effectivement, il y a quelque chose : une échographie est nécessaire, mais rien d'alarmant.
Rendez vous pris pour le samedi 12 décembre : malgré tout, je ne me sens pas très bien, j'ai une certaine appréhension en attendant ce rendez-vous. Mais ce n'est certainement rien de grave.
Tout s'enchaîne rapidement durant mon échographie : j'ai toujours été du style à poser énormément de questions au grand dam de Mon Amoureux. J'ai besoin de tout savoir et de tout comprendre.
Le radiologue prend son temps, me dit qu'il voit effectivement 3 masses distinctes et qu'il serait préférable de faire une mammographie. Je commence à pâlir et mon ventre commence à se tordre. Sans énoncer franchement, ce mot tabou qui me fait peur, le radiologue me regarde et me dit : "Si c'est vraiment cela, cela se soigne très bien à votre âge, vous êtes jeune..."
Je retourne dans la salle d'attente en attendant de savoir si la mammo peut être faite dans la foulée. J'appelle Mon Amoureux qui est avec Notre MiniNous et qui faisait quelques courses : ils m'attendent déjà dans la voiture mais patienteront le temps qu'il faudra... Finalement, je peux faire la mammo tout de suite.
Je m'attendais à quelque chose de nettement plus douloureux. J'ai le droit à des clichés pris dans tous les sens. La radiologue me confirme qu'il y a quelque chose. Une biopsie est nécessaire... Rendez vous pris pour le vendredi 18 décembre... Je récupère le compte rendu et nous rentrons à la maison avec plein d'interrogations...
Ma lésion est classée ACR4 fort. Internet et ses pièges auront été responsables de mes courtes nuits en attendant le diagnostic car j'ai besoin de me projeter, que va t il m'arriver ? Vais-je m'en sortir? Et si ce n'était qu'une tumeur bénigne après tout? Trop de pensées controversées qui m'accompagnent encore jusqu'à l'attente du diagnostic final.
Une semaine à attendre, c'est long, très long lorsqu'on a perdu le sommeil, je pleure, j'anticipe l'annonce à mes parents, je pleure de nouveau... Au travail, les choses ne sont pas faciles non plus : j'ai la tête ailleurs, mon travail n'avance pas et je continue à essayer d'obtenir des réponses par mes propres moyens. Je me décide à contacter ma gynécologue dès le lundi pour l'informer de la situation. Elle aura été très rapide car finalement j'arrive à faire ma biopsie dans l'après midi (lundi 14 Décembre) à Paris.
Je suis restée 4h30 au laboratoire : 2 biopsies étaient nécessaires dues à la présence de macro calcifications à 2 endroits. Finalement, je n'en ferai qu'une. La biopsie s'est relativement bien passée, sans douleur particulière. La machine fait effectivement un bruit d'enfer mais rien de bien méchant. De ce rendez vous, ce que je me souviendrai particulièrement ce sont les paroles du radiologue m'ayant fait cette macro biopsie, me prenant par les mains et me disant en me regardant droit dans les yeux : "ce n'est pas un cancer, si jamais par malchance il s'agit effectivement d'un cancer, ce n'en sera que les prémices". Alors, oui, c'est sûr : j'ai pu dormir le soir mais les questions n'ayant pas trouvé de réponses, le sommeil lui ne reviendra pas. Je n'ai toujours pas compris pourquoi il a décidé de me tenir un discours comme celui ci.
Les résultats sont prévus pour lundi, je me prépare en demandant à travailler à la maison afin d'aller voir la gynéco si nécessaire dès réception des résultats. Lundi, pas de nouvelles... J'appelle néanmoins la secrétaire de la gynécologue qui met un coup de pression au laboratoire... Mardi toujours rien... Je n'en peux plus d'attendre et Noël qui arrive... Mercredi, Mon Amoureux reste à la maison avec moi, il est en congés. Je reçois un appel de la gynéco à 13h30 pour que nous nous voyons à 16h45. "Avez-vous un mot pour me rassurer?" "Je préfère vous voir physiquement". Je renvoie un message à maman pour la prévenir que nous partirons en fin d'après midi finalement...
Nous arrivons chez la gynéco, je sais ce qu'elle va m'annoncer, à force de penser au pire, le pire arrive. 16h45, veille de Noël, j'ai 33 ans et j'ai un cancer du sein.
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