Tiens, je ne vous ai pas dit : "j'ai un cancer et bonne année bien sûr!"

Depuis le début, le moment le plus redouté pour moi restait l'annonce à la famille et aux amis. Bien que je me sente mieux psychologiquement, je pensais être réellement forte pour l'annoncer sans tressaillir.

J'ai peaufiné mon discours durant tout le trajet pour aller chez mes parents.

Je n'ai jamais voulu leur faire de peine ou qu'ils se fassent du souci pour moi. Il m'a semblé être passé au travers un certain nombre de maladies et il ne m'a jamais semblé être fragile : cette annonce va faire l'effet d'une enclume sur la tête, j'en suis convaincue.

Je souhaite leur annoncer dès que ma sœur arrive chez mes parents afin d'éviter de répéter de nouveau la situation mais je suis démasquée dès mon arrivée : "Tu caches quelque chose, qu'est ce qu'il se passe?" - en même temps, ils restent mes parents, difficile de leur cacher les choses...

Dans les annonces, le plus compliqué est de dire "les" mots : "cancer" et "sein"... Arf, je pensais être forte mais c'est loupé. Puis vient le regard, CE regard qui te fait vaciller... Les larmes des plus forts, leurs baisers, leurs étreintes... Arf, c'est vraiment difficile en fait...

Puis arrivent les explications, la découverte de la grosseur, les différents examens, la suite à venir. Tout de suite, lorsqu'on est dans du rationnel c'est vraiment plus simple.

Les vœux pour cette nouvelle année auront été compliqués, je n'en ai quasiment pas souhaité, je me suis fait petite comme une souris dans son trou et j'ai répondu aux messages reçus par des phrases type sans personnalité aucune. Je m'en excuse vraiment du fond du cœur.

De ce que j'aurai retenu de ces annonces, même si je n'en ai jamais douté, c'est que je peux compter sur ma famille et mes amis pour surmonter haut la main cette parenthèse de ma vie. Je sais qu'ils seront toujours présents, de près ou de loin, physiquement ou par la pensée, à l'ouest comme au sud et que je les aime tout simplement.